La nutrition animale tente l’optimisme
Réunie en congrès à Lorient (Morbihan) les 3 et 4 juillet derniers à l’invitation du Snia et de l’association régionale Nutrinoë, la nutrition animale française veut croire que la décroissance va cesser.
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Le Snia a choisi cette année Lorient (Morbihan), pour organiser son assemblée générale les 3 et 4 juillet derniers, en coordination avec l’association régionale des fabricants d’aliments bretons Nutrinoë. À cette occasion, le président François Cholat et son bureau ont été réélus pour un nouveau mandat de deux ans, dans la continuité de la stratégie de reconquête du marché et du plan filière « nutrition animale », conçu collectivement par les trois syndicats de la nutrition animale : Snia, La Coopération agricole Nutrition animale et l’Afca Cial.
Viser à nouveau 20 Mt
Pour lui, l’objectif à moyen terme est de remonter à 20 Mt, contre 19,1 Mt en 2023 (-0,69 % par rapport à 2022). L’an dernier, la dynamique était portée par les bovins et les volailles : le mash (1,35 Mt, + 1,5 %), les aliments bovins hors mash (4 Mt, + 1,8 %), ceux pour les volailles (7,8 Mt, + 1,5 %) progressent en effet contrairement aux aliments pour porcs (4,3 Mt, -5,5 %) et les autres aliments (équins, ovins, caprins, lapins, gibiers, poissons…).
Depuis 2019, la France a reculé de 8,6 % et plusieurs études prospectives envisagent plutôt une baisse, mais pour François Cholat, le soutien collectif à l’élevage, la technicité des fabricants d’aliments (en matière d’alimentation de précision notamment) et les propositions autour de la décarbonation de la nutrition animale constituent de vrais leviers d’optimisme.
Clairement, c’est sur la relance de l’élevage que tient le plan filière. La situation varie de ce point de vue d’une région à l’autre.
Des disparités régionales
Si la Bretagne reste en tête de la production nationale avec 7 Mt en 2023, elle a reculé de 20 % en volumes ces quinze dernières années, principalement car le porc s’est fortement contracté, explique de son côté le président de Nutrinoë, Hervé Vasseur. Il note toutefois la croissance des aliments ruminants sur la même période. Ce sont aussi les ruminants qui tirent la production dans les régions Centre-Est et Sud, dont les 29 fabricants d’aliments sont regroupés au sein de Nutri-Acces.
En Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, l’association So’Fab regroupe 18 adhérents. C’est surtout la reprise de la volaille qui y a marqué 2023 (+ 9,9 %) après les épisodes d’influenza aviaire. Quant à la région couverte par Nutriarche (Hauts-de-France, Grand Est et Haute-Normandie), elle souffre de la concurrence croissance de la pression d’opérateurs belges, néerlandais et allemands. Elle recule plus que la moyenne nationale (-4,5 %) et s’inquiète du projet du fabricant d’aliments De Heus qui envisage de construire une usine de 400 000 t dans sa zone.
Enfin, dans le périmètre Pays de la Loire, Centre et Poitou-Charentes couvert par l’association Inaco (près du quart des volumes nationaux dans 45 usines), les fabrications d’aliments volailles sont reparties à la hausse (+ 7,9 % en 2023) après l’épisode d’influenza aviaire.
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